L'équipe Sowefund
Mis à jour le 15/08/2024
La loi de finances pour 2024 a également ouvert le bénéfice de la réduction d'impôt « IR-PME » à deux nouvelles catégories de sociétés dites « Jeunes Entreprises Innovantes » (JEI).
L'entreprise est qualifiée de « JEI » réalisant des projets de recherche et développement lorsque, à la clôture de l'exercice, elle remplit simultanément les conditions suivantes :
Dans le cas où la société respecte ces conditions et peut être qualifiée de JEI, la souscription directe ou indirecte (investissement via une structure intermédiaire) la réduction d'impôt « IR-JEI » est applicable.
Enfin si une entreprise répondant aux conditions visées ci-dessus, et que ses dépenses de recherches représentent au moins 30% de ses charges fiscalement déductibles la souscription directe ou indirecte sera éligible à la réduction d'impôt « IR-JEIR », sous réserve de respecter la réglementation communautaire en matière d'aides de minimis.
Le dispositif IR-PME (dispositif de droit commun) permet de défiscaliser 18% de l'investissement, dans les plafonds suivants :
A noter : la fraction d'une année excédent, le cas échéant, les limites précitées ouvre droit à la réduction d'impôt « IR-PME » dans les mêmes conditions au titre des quatre années suivantes.
La réduction d'impôt « IR-PME » est concernée par le plafonnement global des avantages fiscaux. En application de cette règle, la somme des avantages fiscaux qui sont concernés par le plafonnement, ne peut excéder 10 000 € par année d'imposition. La fraction des crédits et réductions d'impôt excédant cette limite au titre d'une année est reportable sur cinq ans.
Par exemple, vous investissez aujourd'hui 3 000 € en tant que personne seule. Vous pourrez défiscaliser 18% de ce montant, soit obtenir une réduction d'impôt de 540 € sur l'année en cours. Vous pourrez encore défiscaliser via le dispositif IR-PME pour un montant de 9000 € – 540 € = 8 460 €, soit réaliser des investissements à hauteur de 47 000€, sous réserve de l'application éventuelle du plafonnement global des avantages fiscaux.
Le dispositif IR-JEI permet de défiscaliser 30% de l'investissement, dans les plafonds suivants :
A noter qu'à la différence du dispositif de droit commun « IR-PME », la fraction d'une année excédant, le cas échéant, les limites précitées ouvrant droit à la réduction d'impôt « IR-JEI », n'est pas reportable.
La réduction d'impôt « IR-JEI » est concernée, avec la réduction d'impôt « IR-JEIR » par un plafond spécifique. Le montant de avantages fiscaux tirés des réductions d'impôt « IR-JEI » et « IR-JEIR » ne peut ainsi excéder 50 000€ sur la période allant du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2028. En revanche la réduction d'impôt « IR-JEI » n'est pas concernée par le plafonnement global des avantages fiscaux.
Par exemple, vous investissez aujourd'hui 3 000 € en tant que personne seule. Vous pourrez défiscaliser 30% de ce montant, soit obtenir une réduction d'impôt de 900 € sur l'année en cours. Vous pourrez encore défiscaliser via le dispositif « IR-JEI » pour un montant de 22 500 €– 900 € = 21 600 €, soit réaliser des investissements à hauteur de 72 000 € sous réserve que l'avantage ainsi obtenu n'excède pas avec la réduction d'impôt « IR-JEIR », 50 000 € sur la période allant du 01/01/24 au 31/12/28.
Le dispositif IR-JEIR permet de défiscaliser 50% de l'investissement, dans les plafonds suivants :
Les modalités de déduction de la réduction d'impôt « IR-JEIR » obéissent aux mêmes règles que la réduction d'impôt « IR-JEI » (plafond spécifique, de 50 000 €, non-report des versements excédentaires, non-application du plafonnement global des avantages fiscaux).
Par exemple, vous investissez aujourd'hui 3 000 € en tant que personne seule. Vous pourrez défiscaliser 50% de ce montant, soit obtenir une réduction d'impôt de 1 500 € sur l'année en cours. Vous pourrez encore défiscaliser via le dispositif « IR-JEIR » pour un montant de 25 000 € – 1 500 € = 23 500 €, soit réaliser des investissements à hauteur de 47 000 € sous réserve que l'avantage ainsi obtenu n'excède pas avec la réduction d'impôt « IR-JEI », 50 000 € sur la période allant du 01/01/24 au 31/12/28.
S'agissant du dispositif de droit commun, le montant des souscriptions effectuées par le contribuable dans la structure intermédiaire à la société éligible est pris en compte pour le calcul de l'avantage en la multipliant par le rapport entre :
S'agissant du dispositif « IR-JEI », le montant des souscriptions effectuées par le contribuable dans la structure intermédiaire à la société éligible est pris en compte pour le calcul de l'avantage en la multipliant par le rapport entre :
La même règle est applicable s'agissant du dispositif « IR-JEIR ».
Les avantages fiscaux que vous percevez sont conditionnés au respect d'une durée de conservation de vos titres (jusqu'au 31 décembre de la 5eme année suivant celle de la souscription).
Nous vous expliquons ci-après les conséquences fiscales d'une cession prématurée, et les éventuelles possibilités qui s'offrent à vous pour conserver votre avantage fiscal.
En règle générale, la réduction d'impôt obtenue est remise en cause si, avant le 31 décembre de la cinquième année suivant la souscription :
Dans certains cas, le non-respect de la conservation des titres dans les délais impartis n'est pas remis en cause. Il s'agit principalement des exceptions suivantes :
Les opérations de fusion et de scission sont considérées comme des opérations intercalaires.
Elles sont donc sans incidence sur les réductions d'impôt sur le revenu précédemment obtenues par le souscripteur, sous réserve que les titres reçus en contrepartie soient conservés jusqu'au même terme (31 décembre de la cinquième année).
Exemple_: Vous avez souscrit des titres dans une société éligible en janvier N. La société dans laquelle vous avez investi est absorbée par une autre société, par voie de fusion. En tant qu'investisseur, les actions que vous avez souscrites dans la société initiale sont échangées par celles de la société absorbante._
Si cette fusion a lieu 2 ans après votre souscription au capital, les nouveaux titres reçus en contrepartie doivent être conservés jusqu'au 31 décembre N+5.
L'avantage fiscal n'est pas remis en cause lorsque la disposition des titres que vous avez souscrits fait suite à la liquidation judiciaire de la PME dans laquelle vous avez souscrit directement ou indirectement, par l'intermédiaire d'une société holding.
Cette exception s'applique aux cas suivants :
En cas de cession de vos titres, l'avantage fiscal dont vous avez bénéficié n'est pas remis en cause si :
NB : Cette nouvelle souscription ne peut donner lieu à un avantage fiscal supplémentaire. Vous ne pourrez pas non plus inscrire les titres issus du réinvestissement sur un PEA, un PEA-PME ou un Plan Epargne Avenir Climat.
Dans le cas où le souscripteur (ou son conjoint s'il est marié ou pacsé) est licencié, devient invalide ou décède, le non-respect du délai de conservation des titres n'entraine pas la remise en cause de l'avantage fiscal.
Si l'une des exceptions visées ci-dessus n'est pas susceptible de s'appliquer à votre cas (cession des titres avant 3 ans par exemple), le bénéfice de l'avantage fiscal sera en principe remis en cause. Vous devrez alors signaler cet évènement dans votre déclaration de revenu de l'année de cet évènement.
En cas de cession ou remboursement des titres après 3 ans et avant le 31 décembre de la 5eme année suivant celle de la souscription, deux options s'offrent à vous :
NB : en cas de cession partielle, la réduction d'impôt est également partielle.
Exemple : l'année N, vous souscrivez au capital d'une société via holding à hauteur de 10 000 €, en contrepartie de 1 000 titres. La Holding investi 100% des souscriptions qu'elle a reçu dans des sociétés éligibles à l'abattement IR-PME (dispositif de droit commun).
Vous bénéficiez d'une réduction d'impôt égale à 18% de votre investissement, à savoir 1 800 € (10 000 x 18%). Vous êtes tenus de conserver vos titres jusqu'au 31 décembre N+5.
L'année N+3 : vous cédez 500 titres (50% des titres acquis en année N). La reprise de la réduction d'impôt, effectuée en N+3, est égale à 900 € (1 800 € x 50%). Si vous cédez vos titres à l'année N+3 et faites votre déclaration en indiquant cet évènement, l'administration fiscale prendra connaissance de ce retrait anticipé et procèdera à la régularisation de votre situation.
Si vous décidez de réinvestir le montant obtenu à la cession de ces 500 titres dans une nouvelle société éligible à la réduction d'impôt « IR-PME », vous n'avez pas de reprise d'impôt à déclarer, mais vous êtes tenus de prouver, en cas de contrôle, que vous avez réinvesti dans des titres de sociétés éligibles.
Conformément aux dispositions de l'article 150-0 D du Code général des impôts, le prix de souscription des titres est diminué du montant de la réduction d'impôt à laquelle vous avez effectivement eu droit.
Exemple : l'année N, vous souscrivez au capital d'une société via holding à hauteur de 10 000 €, en contrepartie de 1 000 titres. La Holding a affecté l'intégralité des fonds perçus dans la souscription au capital de JEIR au titre de l'exercice Vous bénéficiez donc de la réduction d'impôt « IR-JEIR » à hauteur de 50% de votre investissement, à savoir 5 000 € (10 000 € x 50%). Vous êtes tenus de conserver vos titres jusqu'au 31 décembre N+5.
En février N+7, vous cédez vos titres pour 15 000 €. Votre plus-value imposable s'élève donc à 10 000 € [15 000 € – (10 000 €– 5 000 €)].